Les gaz à usage médical
Les gaz Médicinaux > L’oxygène médicinal
- Qu’est que l’oxygène médicinal ?
L’oxygène médicinal est un gaz à usage médical ayant le statut de médicament (AMM).
De formule O2 (dioxygène), l’oxygène est un élément constitutif de l’air que nous respirons, à une teneur de 21%.
- Comment est-il fabriqué ?
Au sein d’usines spécialisées dans la séparation des gaz de l’air (ASU) ; le principe de fabrication repose sur une purification de l’air ambiant, suivie d’une opération de liquéfaction de cet air purifié et d’une distillation fractionnée de l’air liquéfié en ces composants principaux, dont l’oxygène (21%) et l’azote (78%).
Obtenu sous forme d’un liquide dit « cryogénique », l’oxygène ainsi produit est stocké dans des réservoirs à double parois, permettant de l’isoler thermiquement et de le conserver à très basse température (-183°C).
- Sous quelles formes et présentations est-il commercialisé et dispensé ?
L’oxygène peut se présenter sous forme liquéfiée, dans des réservoirs fixes de capacité supérieure ou égale à 800 litres ou dans des réservoirs mobiles de taille généralement comprise entre 180 et 630 litres. Ces réservoirs mobiles permettent notamment de remplir des petits contenants (capacités de 30 à 50 litres) destinés à l’oxygénothérapie au domicile des patients.
Il peut également se présenter sous forme gazeuse, conditionné dans ce cas à une pression de 200 bar, soit dans des bouteilles de capacités variables (B2, B5, B15, B50), soit dans des cadres qui sont une association de plusieurs bouteilles de type B50. Ces bouteilles et cadres sont assorties de dispositifs de détente (mano-détendeurs) permettant d’utiliser le gaz à des pressions plus basses compatibles avec le traitement envisagé.
L’oxygène médicinal fait l’objet d’une monographie inscrite à la Pharmacopée Européenne.
- Quelles sont ses indications thérapeutiques et mode d’administration ?
On distingue quatre indications revendiquées dans l’AMM de l’oxygène médicinal :
• correction des hypoxies d’étiologies diverses, nécessitant une oxygénothérapie normobare ou hyperbare,
• alimentation des respirateurs en anesthésie-réanimation,
• vecteur des médicaments pour inhalation administrés par nébuliseur,
• traitement des crises d’algie vasculaire de la face.
Il est administré par voie inhalé.
La posologie est fonction de l’état du patient, le but étant de maintenir une pression partielle artérielle en oxygène (PaO2) > 60 mm Hg ou une saturation du sang artériel en oxygène >= 90%.Si l’oxygène est administré dilué à un autre gaz, sa concentration dans l’air inspiré (FiO2) doit être de 21% minimum jusqu’à 100%.
Oxygénothérapie normobare : en ventilation spontanée : patient insuffisant respiratoire chronique (0,5 à 2 litres/mn à adapter). Patient en insuffisance respiratoire aiguë (0,5 à 15 litres/mn à adapter).Traitement des crises d’algie vasculaire de face (débit de 7 à 10 litres/mn dès le début de la crise). En ventilation assistée : FiO2 minimale de 21% jusqu’à 100%.
Oxygénothérapie hyperbare : séances en caisson hyperbare à une pression de 2 à 3 bar de 90 mn à 2 heures, 2 à 4 fois/ jour en fonction de l’indication et de l’état du patient.
- Y a t-il des contre-indications ?
Il n’y a pas de contre-indication particulière, néanmoins, il y a certaines précautions d’emploi à respecter. Une toxicité notamment pulmonaire et neurologique peut apparaître après 6 heures d’exposition à une concentration en O2 (FiO2) de 100% ou après 24 heures d’exposition à une concentration en O2 (FiO2) >70%. Les concentrations importantes doivent être utilisées le moins longtemps possible et contrôlées par l’analyse des gaz du sang artériel, en même temps que la concentration en O2 inhalée sera mesurée.
Il conviendra de toujours utiliser la plus petite dose capable de maintenir la PaO2 à 50-60 mm Hg et au-delà de 24 heures d’exposition de veiller à maintenir dans la mesure du possible, une FiO2 < 45%. Chez le nourrisson nécessitant une FiO2 > 30%, la PaO2 doit être régulièrement contrôlée afin de ne pas dépasser 100 mm Hg en raison du risque d’apparition de fibroplastie rétrolentale.
En oxygénothérapie hyperbare, afin d’éviter les risques de barotraumatisme dans les cavités du corps contenant de l’air et qui sont en communication avec l’extérieur, la compression et la décompression devront être lentes.
- Comment utiliser l’oxygène médicinal en toute sécurité ?
• L’oxygène est un oxydant puissant, ayant des propriétés comburantes (il permet puis accélère la combustion).En présence de combustibles et d’une énergie d’activation, il peut être à l’origine d’incendies, d’autant plus violents que le taux de suroxygénation est élevé (> 21%). Veiller à éloigner l’oxygène de tout combustible (corps gras, composés organiques) et de toute source de chaleur (point chaud, flamme, étincelle,…).
• Conditionné sous haute pression (200 bar), l’oxygène peut induire des situations de surpression en cas de mauvaise utilisation des équipements et dans les cas les plus graves entraîner ce que l’on nomme communément « un coup de feu ». Il convient de veiller à respecter rigoureusement les consignes de sécurité dûment détaillées dans les notices d’utilisation et respecter les règles de maintenance des dispositifs associés à l’utilisation des bouteilles et cadres.
• A très basse température, l’oxygène liquide (-183°C), en contact avec les tissus organiques, peut générer de graves brûlures cryogéniques. Il est donc essentiel de se prémunir de ce risque en portant les équipements de protection individuelle lors des manipulations d’oxygène liquide (gants cryogéniques, lunettes adaptées ou visières, chaussures de sécurité).