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Les gaz Médicinaux > Le monoxyde d’azote médicinal

Qu’est que le monoxyde d’azote médicinal ?

Le monoxyde d’azote médicinal est un gaz à usage médical ayant le statut de médicament (AMM) inscrit sur liste I, réservé à l’usage hospitalier. De formule NO, il est obtenu par synthèse chimique.

Comment est-il fabriqué ?

Produit au sein d’usines spécialisées, le principe de fabrication repose sur différents procédés de synthèse chimique.
Le principe actif monoxyde d’azote est ensuite mélangé avec de l’azote pur à des concentrations variables (200 ppm, 225 ppm, 400 ppm, 450 ppm, 800 ppm) dans des bouteilles conditionnées à 200 bar de pression.

Sous quelles formes et présentations est-il commercialisé et dispensé ?

Commercialisé sous différents noms (selon le laboratoire), il se présente sous forme gazeuse, conditionné à 200 bar, dans des bouteilles de capacités variables (B2, B5, B10, B20, B40). Ces bouteilles sont assorties de dispositifs de détente (manodétendeurs) permettant d’utiliser le gaz à des pressions plus basses compatibles avec le traitement envisagé.

Le monoxyde d’azote médicinal fait l’objet d’une monographie inscrite à la Pharmacopée Européenne.

Quelles sont ses indications thérapeutiques et mode d’administration ?

Le monoxyde d’azote est indiqué : 
• en association à la ventilation assistée et au traitement conventionnel en traitement des nouveau-nés d’âge gestationnel >= 34 semaines, présentant une détresse respiratoire hypoxémiante associée à des signes cliniques ou échocardiographiques d’hypertension artérielle pulmonaire, dans le but d’améliorer l’oxygénation et éviter le recours à l’oxygénation par circulation extracorporelle,
• pour le traitement des poussées d’hypertension artérielle pulmonaire péri et postopératoire dans le cadre de la chirurgie cardiaque, chez l’adulte et les nouveau-nés, nourrissons, enfants et adolescents âgés de 0 à 17 ans, dans le but de diminuer la pression artérielle pulmonaire de façon sélective pour améliorer la fonction ventriculaire droite et l’oxygénation tissulaire.

Il est administré par ventilation après dilution dans un mélange air/oxygène, à l’aide d’un dispositif de dispensation spécifique. L’administration intra-trachéale directe doit être proscrite du fait du risque de lésions locales au contact de la muqueuse. La posologie est déterminée par l’état clinique du patient (sévérité de l’hypertension artérielle pulmonaire) et l’âge du patient. Le principe de la plus faible dose efficace doit rester la règle afin de limiter les effets toxiques liés à l’administration du monoxyde d’azote. Les effets du monoxyde d’azote inhalé sont rapides ; baisse de la pression artérielle pulmonaire et l’amélioration de l’oxygénation sont observées dans les 5 à 20 minutes qui suivent le début de l’administration.  

Avant le début de l’administration du monoxyde d’azote au patient, il est nécessaire de bien vérifier que le réglage du système d’administration correspond à la concentration de la bouteille de gaz installée pour l’utilisation.
Le système d’administration doit permettre l’inhalation d’une concentration stable de monoxyde d’azote, quel que soit le respirateur utilisé. De plus, il convient de s’assurer d’un temps de contact minimum entre le monoxyde d’azote et l’oxygène dans le circuit inspiratoire afin de limiter le risque de formation de dérivés d’oxydation toxiques dans le gaz inspiré.
L’administration de monoxyde d’azote ne doit pas être interrompue brutalement en raison du risque d’effet rebond.

Y a t-il des contre-indications ?

• Nouveau-nés dépendant d’un shunt droit-gauche ou chez qui il a été mis en évidence un canal artériel « malin » gauche-droit,
• Déficit en G6PD chez les nouveau-nés,
• Allergie au monoxyde d’azote

L’administration de monoxyde d’azote n’est pas recommandée en cas de défaillance ventriculaire gauche.             

Comment utiliser le monoxyde d’azote en toute sécurité ?

• Les bouteilles doivent être stockées dans un local aéré, ventilé, réservé au stockage des gaz à usage médical et fermant à clef.
• Utiliser du matériel compatible avec le monoxyde d’azote. Tout l’équipement y compris les raccords, les tubulures et les circuits, utilisé pour administrer le monoxyde d’azote doit être à base de matériaux compatibles avec le gaz. Parmi les matériaux métalliques de constitution, seul l’acier inoxydable peut-être recommandé. Les polymères testés qui peuvent être utilisés dans les systèmes d’administration de monoxyde d’azote incluent le polyéthylène (PE) et le polypropylène (PP).
• Conformément à la législation du travail, la valeur limite de moyenne d’exposition (VME) au monoxyde d’azote sur les lieux de travail est fixée à 25 ppm pour 8 heures d’exposition. La valeur limite d’exposition (VLE) au dioxyde d’azote (NO2) est de 2 ppm (4 mg/m3). Il conviendra de mesurer régulièrement la teneur atmosphérique en monoxyde d’azote sur les lieux d’utilisation. Evacuer les gaz expirés à l’extérieur (en évitant les lieux où ils pourraient s’accumuler). Il conviendra, avant toute utilisation, de s’assurer de la possibilité d’une ventilation suffisante de l’unité de soins pour l’évacuation des gaz en cas d’accident ou de fuites intempestives.

Avant toute utilisation, l’étiquette produit doit être lue avec attention pour s’assurer de la nature du gaz.